Cet homme que je ne suis pas #2

Bien Être

Cet homme que je ne suis pas #2

Bien Être

Et maintenant, la suite de votre programme préféré !

Eh oui ! On se retrouve déjà, l’attente ne fut pas trop longue finalement 🙂

Avant d’entamer cette deuxième partie, je voulais te remercier pour tes retours enthousiastes. C’est très agréable et  ça me réconforte un peu aussi, par ce que je dois t’avouer que j’étais pas forcément à l’aise à l’idée de faire ma place dans l’univers de Kinoko, cet univers que tu apprécies. Je ne voulais pas que tu voies ces changements d’un mauvais oeil. Finalement, ça a l’air de plutôt te plaire, alors je suis rassuré. 😉

Même si ça ne fait pas si longtemps, je sais que niveau mémoire, on est pas toujours au top. T’as peut-être besoin que je te remette un peu de contexte. Dans la première partie, je t’avais lâché avec cette image de garçon homosexuel que l’on pouvait avoir de moi. Pourtant je ne suis pas cet homme.

C’est marrant comme parfois l’image que les gens se font d’une chose finit par devenir plus réelle que la chose elle même. Elle s’ancre dans l’esprit, devient une croyance aveugle à laquelle on s’accroche inévitablement. Les preuves irréfutables du contraire suffisent rarement à ouvrir les yeux sur la vérité.

C’est bien plus agréable de rester dans son agréable zone de confort, peu importe que l’on se trouve face à un écran de fumée. On le connaît bien cet écran, on a appris à vivre avec, parfois on finit même par l’aimer. Alors quand on vient le briser au nom de la vérité aussi belle soit-elle, rares sont ceux qui l’acceptent avec plaisir.

Ma mère désirait une fille. Quand elle était enceinte de moi, elle avait tenté toutes les recettes de grands-mères, les traditions magiques qui seraient capables d’influencer le sexe du fœtus qui se formait en elle.
A priori, elles ont toutes échoué, et la déception fut grande. Comble de l’ironie, elle attendrait un second garçon cinq ans plus tard…

Tout ça pour dire que je ne me suis rarement concordé avec l’image que l’on pouvait se faire de moi.

J’ai parfois l’impression qu’au-delà d’une image, au-delà des préjugés et des impressions altérées, il est surtout question d’attentes. Le monde a des attentes pour toi, toi même tu as des attentes. C’est à toi que revient la lourde tâche d’y répondre ou non. Toi, tu fais quoi ? 

 

Dans une société où l’égalité des individus est un combat quotidien, où chaque critère physique, ethnique ou culturel est un nouveau prétexte pour mettre en avant les différences, et ainsi, les porter tel un étendard pour séparer, classer et pointer du doigt.

Dans un tel monde, je me sens illégitime de parler de mon mal-être.

Je n’ai pas le droit. Après tout, je fais partis d’une communauté privilégiée. Je suis un homme blanc, hétérosexuel, Européen, appartenant à la classe moyenne. Toutes les étiquettes du confort. Je n’ai pas le droit de me sentir mal, de laisser des superficialités m’angoisser. Et pourtant…

Je ne réponds pas aux attentes, les attentes que l’on a pour un individu avec de telles étiquettes : l’Européen, homme blanc hétérosexuel de classe moyenne. Aux premiers abords, je ne mérite pas ma position d’homme. Je ne corresponds pas totalement aux critères qui me permettraient de rentrer dans cette boîte.

Mon statut est toujours remis en cause. “On sait qui porte la culotte à la maison !” Pourquoi ça devrait être à l’homme de porter la culotte ? Et pourquoi une seule personne du couple devrait-elle la porter ?! L’ensemble du couple ne peut-il pas l’assumer ? La répartition des tâches et des responsabilités au sein du foyer ne fait-elle pas en sorte que les membres du couple portent chacun un bout de cette fameuse culotte ?

Je ne suis pas “le fils-héritier” modèle. Pendant longtemps, il y avait une distance entre mon père et moi. On avait peu de points communs, et sans doute qu’on ne faisait pas l’effort d’en trouver non plus. Il a toujours été sportif et aime beaucoup le foot. Quand toi-même tu exècres toute la culture qui englobe ce sport, c’est déjà un point de départ compliqué. Il est très bricoleur, aime les voitures, les camions… rien de cela ne m’a jamais intéressé. En grandissant, c’est même devenu une pancarte que l’on brandissait au dessus de ma tête. “Non, mais Rémi il aime pas le sport, il aime les LIIIIIVRES.”

Dans le fond, ce n’est pas le sport que je n’aime pas, en vérité j’adore faire du sport entre amis. Dans la bonne humeur et la rigolade. Le problème, c’est que trop souvent le sport va avec un esprit de compétition toxique, et qui dit compétition toxique, dit la loi du plus fort.

Écrasons les plus faibles pour ériger les vainqueurs au sommet de la pyramide des vaincus… cela correspond étrangement aux besoins narcissiques du stéréotype du sexe masculin qui recherche toujours à réaliser les meilleures des performances vis-à-vis de ses pairs.
Toujours est-il que les autres nourrissaient une image qu’ils avaient de moi, l’image d’un garçon “geek renfermé sur lui-même et souffreteux.”

La cerise sur le gâteau, je n’ai pas un caractère fort. Enfant et adolescent, je me suis souvent laissé marcher dessus. J’ai toujours eu peur de faire mal aux autres si jamais j’osais me défendre. Alors je préférais encaisser.

En plus, merde, c’est même pas moi qui ai fait la demande en mariage dans notre couple. Pour certaines personnes, ce sont des travers, des “à-côtés” de ma vie d’homme qui me retirent, selon elles, toujours plus de “virilité”.

“Un homme, un vrai” il boit, il tape du poing sur la table en parlant fort. Il exulte tout en se ventant de quelconques prouesses qui conforteraient sa virilité.

Je n’ai pas envie de correspondre aux critères de l’homme moderne. Pourtant ces attentes existent bel et bien. Et les refuser revient toujours à recevoir une pléthore de jugements agréables.
Récemment, j’ai entendu une remarque qui m’a tout simplement É-MER-VEILLÉ. Cette fois-ci, elle venait de ma responsable de l’époque. Nous fêtions la fin de l’année scolaire, les vacances pour certains, la fin de mon contrat pour moi !

Pendant cette soirée d’allégresse, elle a ressenti l’urgence de parler au nom des femmes. Elle était indignée, car selon elle, les femmes “se sont fait avoir en demandant l’égalité”. Elle enviait même la situation actuelle de certaines femmes, obligées de rester à la maison, à qui l’on interdit de travailler mais qui “ont droit à des hommes, des vrais”

J’ai été profondément choqué et sidéré d’entendre un truc pareil. L’égalité, les femmes ne l’ont même toujours pas, et il faudrait faire marche arrière sous prétexte que l’homme a perdu, ou est en train de perdre, sa position de “mâle alpha” ?

Dans le fond, je me doute que cette réflexion lui provient de ses convictions personnelles, mais sans doute aussi d’un mal-être profond au sein de son couple… C’est quand même terriblement triste. Pourquoi remettre en question le féminisme, et au-delà : l’égalité des individus, car l’on est malheureux chez soi ? Difficile de ne pas lui dire qu’il faudrait avant tout qu’elle remette en question sa relation avec son mari.

Ce qui est plus grave, c’est que ce n’est pas une situation isolée. J’ai l’impression que c’est même un avis qui a tendance à se répandre. J’entends de plus en plus de femmes parler des désirs de retrouver des hommes “plus virils”.  Ces hommes d’avant. Un “homme vintage” quoi.
Je ne corresponds pas à toutes ces attentes. Je ne suis pas “sexy”. Ce beau ténébreux plein de mystères. Je ne suis pas cet homme que la ménagère quinca rêve d’avoir dans son lit après avoir lu Fifty Shades of Grey.


 

Parfois, je me trouve nul de ne pas rentrer dans les critères de l’homme, le vrai. D’autres fois, je me dis que c’est lui, le nul…

Finalement, on s’en fout !

Au lieu de chercher à “être un HOMME” ou “être une FEMME”, cherchons plutôt à être soi.

À SUIVRE…

Allez, la 3e et dernière partie arrive très vite ! J’ai l’impression que j’étais un peu plus amer dans cet article. J’espère que tu n’es pas trop déçu. 😕 Dans tous les cas, encore merci pour ton accueil chaleureux, et à très bientôt pour la suite et fin de “Cet homme que je ne suis pas”; je te parlerai justement de l’homme que je suis 😉

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Cet homme que je ne suis pas #2

Et maintenant, la suite de votre programme préféré !

Eh oui ! On se retrouve déjà, l’attente ne fut pas trop longue finalement 🙂

Avant d’entamer cette deuxième partie, je voulais te remercier pour tes retours enthousiastes. C’est très agréable et  ça me réconforte un peu aussi, par ce que je dois t’avouer que j’étais pas forcément à l’aise à l’idée de faire ma place dans l’univers de Kinoko, cet univers que tu apprécies. Je ne voulais pas que tu voies ces changements d’un mauvais oeil. Finalement, ça a l’air de plutôt te plaire, alors je suis rassuré. 😉

Même si ça ne fait pas si longtemps, je sais que niveau mémoire, on est pas toujours au top. T’as peut-être besoin que je te remette un peu de contexte. Dans la première partie, je t’avais lâché avec cette image de garçon homosexuel que l’on pouvait avoir de moi. Pourtant je ne suis pas cet homme.

C’est marrant comme parfois l’image que les gens se font d’une chose finit par devenir plus réelle que la chose elle même. Elle s’ancre dans l’esprit, devient une croyance aveugle à laquelle on s’accroche inévitablement. Les preuves irréfutables du contraire suffisent rarement à ouvrir les yeux sur la vérité.

C’est bien plus agréable de rester dans son agréable zone de confort, peu importe que l’on se trouve face à un écran de fumée. On le connaît bien cet écran, on a appris à vivre avec, parfois on finit même par l’aimer. Alors quand on vient le briser au nom de la vérité aussi belle soit-elle, rares sont ceux qui l’acceptent avec plaisir.

Ma mère désirait une fille. Quand elle était enceinte de moi, elle avait tenté toutes les recettes de grands-mères, les traditions magiques qui seraient capables d’influencer le sexe du fœtus qui se formait en elle.
A priori, elles ont toutes échoué, et la déception fut grande. Comble de l’ironie, elle attendrait un second garçon cinq ans plus tard…

Tout ça pour dire que je ne me suis rarement concordé avec l’image que l’on pouvait se faire de moi.

J’ai parfois l’impression qu’au-delà d’une image, au-delà des préjugés et des impressions altérées, il est surtout question d’attentes. Le monde a des attentes pour toi, toi même tu as des attentes. C’est à toi que revient la lourde tâche d’y répondre ou non. Toi, tu fais quoi ? 

 

Dans une société où l’égalité des individus est un combat quotidien, où chaque critère physique, ethnique ou culturel est un nouveau prétexte pour mettre en avant les différences, et ainsi, les porter tel un étendard pour séparer, classer et pointer du doigt.

Dans un tel monde, je me sens illégitime de parler de mon mal-être.

Je n’ai pas le droit. Après tout, je fais partis d’une communauté privilégiée. Je suis un homme blanc, hétérosexuel, Européen, appartenant à la classe moyenne. Toutes les étiquettes du confort. Je n’ai pas le droit de me sentir mal, de laisser des superficialités m’angoisser. Et pourtant…

Je ne réponds pas aux attentes, les attentes que l’on a pour un individu avec de telles étiquettes : l’Européen, homme blanc hétérosexuel de classe moyenne. Aux premiers abords, je ne mérite pas ma position d’homme. Je ne corresponds pas totalement aux critères qui me permettraient de rentrer dans cette boîte.

Mon statut est toujours remis en cause. “On sait qui porte la culotte à la maison !” Pourquoi ça devrait être à l’homme de porter la culotte ? Et pourquoi une seule personne du couple devrait-elle la porter ?! L’ensemble du couple ne peut-il pas l’assumer ? La répartition des tâches et des responsabilités au sein du foyer ne fait-elle pas en sorte que les membres du couple portent chacun un bout de cette fameuse culotte ?

Je ne suis pas “le fils-héritier” modèle. Pendant longtemps, il y avait une distance entre mon père et moi. On avait peu de points communs, et sans doute qu’on ne faisait pas l’effort d’en trouver non plus. Il a toujours été sportif et aime beaucoup le foot. Quand toi-même tu exècres toute la culture qui englobe ce sport, c’est déjà un point de départ compliqué. Il est très bricoleur, aime les voitures, les camions… rien de cela ne m’a jamais intéressé. En grandissant, c’est même devenu une pancarte que l’on brandissait au dessus de ma tête. “Non, mais Rémi il aime pas le sport, il aime les LIIIIIVRES.”

Dans le fond, ce n’est pas le sport que je n’aime pas, en vérité j’adore faire du sport entre amis. Dans la bonne humeur et la rigolade. Le problème, c’est que trop souvent le sport va avec un esprit de compétition toxique, et qui dit compétition toxique, dit la loi du plus fort.

Écrasons les plus faibles pour ériger les vainqueurs au sommet de la pyramide des vaincus… cela correspond étrangement aux besoins narcissiques du stéréotype du sexe masculin qui recherche toujours à réaliser les meilleures des performances vis-à-vis de ses pairs.
Toujours est-il que les autres nourrissaient une image qu’ils avaient de moi, l’image d’un garçon “geek renfermé sur lui-même et souffreteux.”

La cerise sur le gâteau, je n’ai pas un caractère fort. Enfant et adolescent, je me suis souvent laissé marcher dessus. J’ai toujours eu peur de faire mal aux autres si jamais j’osais me défendre. Alors je préférais encaisser.

En plus, merde, c’est même pas moi qui ai fait la demande en mariage dans notre couple. Pour certaines personnes, ce sont des travers, des “à-côtés” de ma vie d’homme qui me retirent, selon elles, toujours plus de “virilité”.

“Un homme, un vrai” il boit, il tape du poing sur la table en parlant fort. Il exulte tout en se ventant de quelconques prouesses qui conforteraient sa virilité.

Je n’ai pas envie de correspondre aux critères de l’homme moderne. Pourtant ces attentes existent bel et bien. Et les refuser revient toujours à recevoir une pléthore de jugements agréables.
Récemment, j’ai entendu une remarque qui m’a tout simplement É-MER-VEILLÉ. Cette fois-ci, elle venait de ma responsable de l’époque. Nous fêtions la fin de l’année scolaire, les vacances pour certains, la fin de mon contrat pour moi !

Pendant cette soirée d’allégresse, elle a ressenti l’urgence de parler au nom des femmes. Elle était indignée, car selon elle, les femmes “se sont fait avoir en demandant l’égalité”. Elle enviait même la situation actuelle de certaines femmes, obligées de rester à la maison, à qui l’on interdit de travailler mais qui “ont droit à des hommes, des vrais”

J’ai été profondément choqué et sidéré d’entendre un truc pareil. L’égalité, les femmes ne l’ont même toujours pas, et il faudrait faire marche arrière sous prétexte que l’homme a perdu, ou est en train de perdre, sa position de “mâle alpha” ?

Dans le fond, je me doute que cette réflexion lui provient de ses convictions personnelles, mais sans doute aussi d’un mal-être profond au sein de son couple… C’est quand même terriblement triste. Pourquoi remettre en question le féminisme, et au-delà : l’égalité des individus, car l’on est malheureux chez soi ? Difficile de ne pas lui dire qu’il faudrait avant tout qu’elle remette en question sa relation avec son mari.

Ce qui est plus grave, c’est que ce n’est pas une situation isolée. J’ai l’impression que c’est même un avis qui a tendance à se répandre. J’entends de plus en plus de femmes parler des désirs de retrouver des hommes “plus virils”.  Ces hommes d’avant. Un “homme vintage” quoi.
Je ne corresponds pas à toutes ces attentes. Je ne suis pas “sexy”. Ce beau ténébreux plein de mystères. Je ne suis pas cet homme que la ménagère quinca rêve d’avoir dans son lit après avoir lu Fifty Shades of Grey.


 

Parfois, je me trouve nul de ne pas rentrer dans les critères de l’homme, le vrai. D’autres fois, je me dis que c’est lui, le nul…

Finalement, on s’en fout !

Au lieu de chercher à “être un HOMME” ou “être une FEMME”, cherchons plutôt à être soi.

À SUIVRE…

Allez, la 3e et dernière partie arrive très vite ! J’ai l’impression que j’étais un peu plus amer dans cet article. J’espère que tu n’es pas trop déçu. 😕 Dans tous les cas, encore merci pour ton accueil chaleureux, et à très bientôt pour la suite et fin de “Cet homme que je ne suis pas”; je te parlerai justement de l’homme que je suis 😉

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