Après plus d’un an, je reviens sur la vidéo où je vous parlais à coeur ouvert la claque que je me prenais en plein visage : je réalisais à quel point être grosse dans ce monde était devenu un fardeau et que je laissais ce mot prendre un sens que je ne voulais pas dans ma vie.
Je reviens aujourd’hui vous parler du chemin parcouru depuis, où j’en suis et ce que je réalise aujourd’hui.
Grossophobie médicale
La première chose que j’ai réalisée en mettant plusieurs semaines à le comprendre, c’est que cette dernière visite chez la gynécologue était tout simplement une visite sous le signe de la grossophobie.
Une grossophobie dont vous devez entendre parler depuis plusieurs mois, un sujet sur lequel les paroles se libèrent peu à peu.
Ce médecin, en qui j’avais confiance, me jugeait sur mon apparence, n’avait aucun tact, aucune empathie sur ma situation.
Ce qui m’a le plus choqué était la personne qui était grossophobe : un médecin.
On a confiance en son médecin, on compte sur lui pour être bienveillant, compréhensif, à l’écoute.
On oublie aussi que ces médecins sont des personnes comme vous et moi : avec des doutes, des idées préconçues, des angoisses, des avis…
Le jour où j’ai publié cette vidéo, j’avais pris en pleine poire le jugement d’un médecin qui pensait que perdre du poids était la voie à suivre rapidement si je voulais vivre et qu’il était temps de me reprendre en main, sinon ça risquait d’être compliqué pour moi de “continuer comme ça”.
Il a fallu plusieurs semaines pour que je m’en remette : je suis passé dans la phase de déni habituel, puis de motivation, envie de me réparer (sport, diététicienne…) et le jour où je suis sortie de chez cette diététicienne avec mon bol en plastique pour mesurer mes aliments, j’ai eu un gros déclic.
Je scotchais mon menu de la semaine sur le frigo avec tous les trucs à peser que je me suis dit “je ne veux pas de ça, qu’est ce que je fais ?”
J’étais en train de replonger dans le système du régime/sport/yoyo que j’avais connu. Grâce à Sonia, l’association GROS, Zermati et d’autres pistes sur la réflexion, je me suis ouverte à d’autres possibilités : celles de ne pas m’affamer le corps et l’esprit pour me sentir mieux et en bonne santé.
S’accepter pour mieux s’aimer et avancer
J’ai voulu mener de front beaucoup de sujets pour aller mieux car j’étais tellement déterminée et certaine que cette nouvelle voie de l’écoute de moi même, de la faim, de la libération que j’étais pleine d’énergie, d’objectifs, de buts à atteindre.
Seulement j’ai saturé : c’était trop pour moi d’un coup. Je suis vite retombée dans ma spirale de déception, regret et à me dire que je n’étais pas assez forte.
Je me suis donc concentré sur la base que j’avais perdue de vue et qui était essentielle pour commencer sur un bon terreau : apprendre à m’aimer comme je suis.
Ca passe par accepter d’acheter du 46 parce que je fais du 46 (du 44 parfois, mais ça c’est une autre histoire), vivre dans ce corps, l’aimer, le chérir, en prendre soin, ne plus le violenter par les mots, pas les gestes.
Se détacher du regard des autres pour retrouver mon regard à moi, celui qui compte le plus. Le regard de l’amour envers moi même.
Ca se passe dans ta tête
Il a fallu plusieurs mois pour que je réalise que contrôler ce que je mange n’était pas la solution.
On est tellement dans la désinformation qu’on a l’impression qu’il est impossible de s’en sortir sans restrictions. Combien de personnes avez vous entendu vous parler de régimes pour perdre du poids et aller mieux ? Des tas de personnes, des marques, de la famille.
Mais combien vous expliquent que vous pouvez manger tout ce que vous voulez si vous mangez à votre faim et en distinguant votre vraie faim d’une faim émotionnelle ? Personne (enfin très peu de personnes surtout).
Pourquoi ? Parce que c’est compliqué de s’écouter, d’écouter ses émotions, son corps, de déconstruire des mauvaises habitudes faciles dont on a l’habitude.
Ce n’est pas nouveau : faire des efforts n’est pas notre fort. Surtout dans un monde où l’on veut tout contrôle en pensant se faire du bien.
La prochaine étape : manger quand j’ai faim, m’arrêter quand je n’ai pas faim, de tout (du chocolat comme des brocolis, car c’est super bon).
Ecouter mon corps, apprendre à reconnaître ma faim émotionnelle, ma faim tout court, découvrir mon set point (lisez Zermati), patienter et surtout, apprendre à être bienveillante envers moi même pour l’être avec les autres.
Car oui, je suis encore très touchée quand j’entends de la part de proche qui est en bonne santé “je me bats avec mes 3 kilos à perdre”.